
Australie
En savoir plusBrook Andrew, Australie
Projet : Guulany
L’artiste
Brook Andrew est né en en 1970 à Sydney. Il vit et travaille à Melbourne, Australie, sur la terre des Nations Kulin. Artiste, commissaire d’exposition et chercheur, il s’intéresse à la collision des récits entrelacés qui souvent émergent du chaos du « Wuba (trou) colonial » à partir d’une double perspective en tant que Wiradjuri et Celte : sa filiation matrilinéaire trouve son origine dans le midi kalar (terre des trois rivières), en Australie. Ses œuvres, sa recherche, son travail de leadership et ses projets en tant que commissaire d’exposition questionnent les limitations imposées par les structures de pouvoir, l’amnésie et la complicité historiques pour se concentrer sur et soutenir les manières d’être indigènes au travers du changement systémique et du yindyamarra (le respect, l’honneur, prendre le temps, la responsabilité). Il tire son inspiration d’objets quotidiens, d’archives et des voyages qu’il effectue pour travailler avec des artistes, des communautés locales et divers musées et galeries privés et publics.
Le projet
Pendant sa résidence, Brook Andrew réalisera un travail inspiré des collections du Musée du quai Branly-Jacques Chirac et des sculptures sur tronc d’arbre (dendroglyphes) réalisées de longue date par les aborigènes Wiradjuri d’Australie sur les guulany (les arbres). Il travaillera aussi sur la question de rapatriement et de la restitution d’objets culturels détenus par les musées et sur un texte expérimental pour une pièce de théâtre intitulé GABAN (qui signifie « étrange » en Wiradjuri).

Nigéria
En savoir plusEvan Ifekoya, Nigéria
Projet : A Ripple Reflected, Devotion Divined
L’artiste
Evan Ifekoya est né.e à Iperu, Nigeria, en 1988 et vit et travaille à Londres. Son travail autour du son, du texte, de la vidéo et des performances s’inscrit dans une vocation de praticien.nne spirituel.le. Iel voit l’art comme un lieu où les ressources peuvent être à la fois redistribuées et renégociées, tout en questionnant les règles et les hiérarchies implicites de l’espace public et social.
Le projet
Evan Ifekoya mène une recherche pour un livre d’artiste qui explore le mysticisme contemporain et le potentiel transformateur du son, du cellulaire au cosmique. Ce livre fait partie d’un travail de recherche plus large qui comprend également des conférences, des performances et des ateliers où l’artiste explore le potentiel sacré et apaisant du son dans une perspective d’élévation de la conscience noire.
Evan Ifekoya créera un espace pour être avec et faire avec les autres de façon multidimensionnelle, en exploitant dans son studio les éléments de l’eau et du feu pour créer des instruments rituels.

Pologne
En savoir plusAgnieszka Kurant, Pologne
Projet : Singular Plural
L’artiste
Agnieszka Kurant est née en 1978 à Lodz, en Pologne. Elle vit et travaille à New York. Agnieszka Kurant est une artiste conceptuelle qui explore l’intelligence collective, l’avenir du travail et de la créativité, et l’exploitation dans le capitalisme de la surveillance. Elle est actuellement Artist Fellow (boursière) du programme Transformations of the Human du Berggruen Institute et a été artiste en résidence au MIT CAST de 2017 à 2019.
Le projet
Agnieszka Kurant produira un court-métrage sur les évolutions culturelles de nos sociétés, les diverses formes de subjectivité et l’avenir du travail et de la créativité. Le film questionnera le rôle des foules en tant que biens dans l’économie du capitalisme tardif, le soi en tant que polyphonie d’agences, ainsi que les intelligences humaine et non humaine, des microbes aux virus en passant par les animaux, les mouvements sociaux et l’intelligence artificielle.
Sa recherche se concentre sur les transformations de l’être humain et l’auto-organisation des communautés pour reconstruire les biens communs. A travers ce projet, Agnieszka Kurant s'intéresse aussi à l’avenir du cinéma et de la production culturelle en général, à partir de formes complexes et collectives.

Australie
En savoir plusAdam Linder, Australie
Projet : Nureyev in Paris
L’artiste
Adam Linder est né à Sydney, Australie, en 1983. Il vit et travaille entre Los Angeles et Berlin. Adam Linder est un danseur et un chorégraphe. Son travail est souvent présenté au théâtre et dans des expositions où son rôle de chorégraphe fait dialoguer autant le texte, les costumes, le son que le film.
Le projet
La résidence d’Adam Linder à Paris sera consacrée à la période au cours de laquelle Rudolf Nureyev a été Directeur du Ballet de l’Opéra national de Paris. Adam Linder fera des recherches dans les archives historiques et conduira des entretiens avec d’anciens responsables de l’Opéra. Avec ce travail de terrain, il cherchera à capter l’esprit qui a caractérisé la période des années 1980 dans la danse, tandis que des chorégraphes plus jeunes cherchaient des formes ludiques et (post-)modernes. Il reviendra sur une époque lumineuse avec en toile de fond la maladie de Nureyev, atteint du SIDA.
À partir de cette recherche, Adam Linder travaillera sur un nouveau ballet qui reflètera notre époque actuelle tout en s’inspirant des ruptures formelles du passé.

Palestine
En savoir plusSalman Nawati, Palestine
Projet : Musée imaginaire de Gaza
L’artiste
Salman Nawati est né en 1987 en Palestine. Il vit et travaille dans la Bande de Gaza. Salman Nawati est aussi coordinateur du programme artistique de la Fondation Qattan/Gaza center. Il est également professeur aux Beaux-Arts et à l’Université Al-Aqsa, et directeur artistique de plusieurs festivals d’art à Gaza. Sa pratique artistique comprend le dessin, la sculpture, l’installation, le design, la photographie, la réalisation de films, le théâtre, la musique et la thérapie par l’art. Au sein de son projet artistique, Salman Nawati cherche à s’exprimer en tant qu’être humain.
Le projet
Alors qu’il n’existe pas d’institution responsable des antiquités etdu patrimoine artistique dans la Bande de Gaza, Salman Nawati collaborera avec l’artiste Mohamed Abusall et l’architecte Sondos El Nakhala à la création d’un musée imaginaire dédié au patrimoine historique et artistique de la Bande de Gaza accessible à tous. Ce musée ne sera pas une structure physique mais un incubateur digital réunissant des objets anciens, des reliques culturelles et des œuvres d’art, dont certains entièrement sous la forme de répliques digitales. Ce projet est développé conjointement avec Mohamed Bourouissa qui produira également une vidéo montrant toutes les étapes de la création

France
En savoir plusChristelle Oyiri, France
Projet : Gentle Battle
L’artiste
Christelle Oyiri est née en 1992 en région parisienne, où elle vit et travaille actuellement. Elle est productrice, DJ (sous le pseudo Crystallmess), écrivaine et artiste française d’origine ivoirienne et guadeloupéenne. Son travail aborde les thèmes de l’aliénation coloniale et des temporalités alternatives. Sa pratique radicalement interdisciplinaire mêle film, musique, performance et sculpture. Confrontée à l’effacement délibéré des récits provenant de positions extérieures au canon dominant, Christelle Oyiri recherche les renseignements qui se trouvent entre les lignes. Les tonalités, les textures et le vernaculaire visuel de la musique, des cultures populaires et jeunes et des arts visuels employés dans et hors de la diaspora africaine deviennent son champ d’étude.
Le projet
Avec son projet Gentle Battle, Christelle Oyiri envisage sa recherche autour de la belligerence, des mécanismes de défense et des réponses traumatiques (trauma responses) à travers sa relation avec l’un de ses pays d’origine : La Côte d’Ivoire.
C’est par le biais de la danse logobi, une danse des rues d’Abidjan, en Côte d’Ivoire, dont les mouvements proviennent de l’art du bluff et du mimétisme. Le logobi n’a pas vraiment existé en tant que danse réelle sur le dancefloor, et a surtout trouvé sa pertinence et sa force à travers les battles, les compétitions, les confrontations. A la fin des années 2000, elle devient un phénomène de la jeunesse noire française des banlieues populaires de Paris. Le projet de Christelle Oyiri est un hommage à l’élan de cette danse dans la culture urbaine parisienne. Son projet prendra la forme d’une vidéo mettant en scène des danseurs, comprenant des entretiens avec des membres des communautés franciliennes africaines, des thérapeutes et psychiatres.

Pérou
En savoir plusFátima Rodrigo Gonzales, Pérou
Projet : Vital infrastructures: rethinking the modern through subaltern technologies
L’artiste
Fátima Rodrigo Gonzales est née en 1987 à Lima, Pérou, où elle vit et travaille. Utilisant différents médiums, elle explore la définition de la modernité par opposition aux histoires réprimées de l’Amérique latine. Son travail explore les régimes de pouvoir naturalisés par la modernité artistique dans un contexte post-colonial qui continuent d’organiser le monde de façon binaire et hiérarchique.
Le projet
Dans le contexte de la crise sanitaire mondiale qui continue à exacerber les inégalités sociales et environnementales, Fátima Rodrigo consacrera sa résidence aux avancées technologiques indigènes dans le domaine de la construction. Son projet cherchera à déconstruire l’idée selon laquelle les pratiques indigènes sont primitives et étrangères au développement des nouvelles technologies, en créant une pièce en trois dimensions et un jeu de plateforme vidéo. Vital infrastructures questionne la notion universelle de technologies et les conséquences environnementales de l’exclusion des pratiques indigènes dans les processus de développement.

Lituanie
En savoir plusEmilija Škarnulytė, Lituanie
Projet : Fluvial Extents
L’artiste
Emilija Škarnulytė est née en 1987 à Vilnius, Lituanie. Artiste visuelle et cinéaste travaillant entre le documentaire et l’imaginaire, Emilija Škarnulytė crée des films et des installations immersives qui explorent le temps profond (deep time) et les structures invisibles, du cosmique et du géologique à l’écologique et au politique. Elle a fondé et codirige Polar Film Lab, un collectif dédié à la pratique du film analogue basé à Tromsø, en Norvège, et est membre du duo d’artistes New Mineral Collective, qui a récemment reçu une commande pour la Première Biennale de Toronto.
Le projet
Emilija Škarnulytė veut traquer le flux de l’eau, le monde sous les vagues, en explorant les zones benthiques riveraines et lacustres à la recherche des derniers effets de l’intervention humaine. Grâce à la photogrammétrie et à la détection LIDAR sous-marine, Fluvial Extents montrera ce qui a déjà été perdu sous les flux de l’eau du fleuve du Rhône, les cicatrices et les tâches qu’y déposent les êtres humains, et imaginera ce qui apparaîtra et disparaîtra dans les flux et reflux des millénaires. Traçant le flux des rivières et des lacs en Europe, Emilija Škarnulytė veut explorer leur hydrologie et leur mythologie et imaginer à travers les profondeurs du temps ce qui est déjà passé et ce qui peut arriver.
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Taiwan
En savoir plusCharwei Tsai, Taïwan
Projet : Touching the Earth
L’artiste
Charwei Tsai est née à Taïwan en 1980. Elle vit et travaille à Taipei.
Charwei Tsai utilise divers médiums tels que la vidéo et la calligraphie dans une pratique
qui est à la fois performative et politiquement engagée. Son intérêt pour la spiritualité se manifeste par la calligraphie sur divers médiums, souvent vivants, comme les arbres, le tofu, les champignons, les feuilles de lotus… Sa pratique multi-médiums s’inspire de préoccupations à la fois très personnelles et universelles. Des motifs géographiques, sociaux et spirituels informent son travail, qui encourage la participation des spectateurs au-delà des limites d’une contemplation paresseuse. Préoccupée par la relation être humain/nature, Charwei Tsai médite sur les complexités des croyances culturelles, de la spiritualité et de l’éphémère. Elle publie depuis 2005 une revue curatoriale indépendante, Lovely Daze, qui est référencée dans les bibliothèques du Tate Modern, du Centre Pompidou, du MoMA, et du Musée d’Art contemporain de Barcelone.
Le projet
Pour sa résidence, Charwei Tsai développera son projet Touching the Earth en produisant une performance sonore avec le musicien Stephen O’Malley qui recréera un rituel en utilisant des sons et des vibrations de la nature. Cette performance sera accompagnée par la publication d’un nouveau numéro de son magazine Lovely Daze sur les thèmes de l’art, de l’écologie, de la technologie et de la science. Son projet explorera des questions fondamentales à la croisée de la science, de la technologie et de la spiritualité telles que : Comment la science et la technologie nous aident-elles à ralentir ? Comment la science et la technologie nous aident-elles à toucher terre ? Comment la science et la technologie nous aident-elles à déconstruire notre propension à nous identifier comme des entités permanentes et indépendantes ?

USA
En savoir plusMartha Wilson, États-Unis
Projet : Generations of Feminism in France
L’artiste
Martha Wilson est née en 1947 à Philadelphie, aux États-Unis. Elle vit et travaille à New York. Féministe et pionnière à la fois en tant qu’artiste et directrice d’un espace pour l’art, elle crée depuis quarante ans une œuvre photographique et vidéo innovatrice qui explore la subjectivité féminine. Le critique d’art du New York Times Holland Cotter l’a décrite comme faisant partie de « la demi-douzaine de personnes qui ont le plus compté pour l’art à Manhattan dans les années 70 ». En 1976, elle fonde Franklin Furnace, un espace géré par des artistes qui recherche, promeut et préserve des livres d’artistes, des installations temporaires, des performances et des œuvres en ligne. Martha Wilson est représentée par la galerie P.P.O.W à New York.
Le projet
Pendant sa résidence, Martha Wilson poursuivra sa pratique et la création d’œuvres liées à un contexte féministe, social et politique. Dans le cadre de son projet, elle enregistrera les histoires orales de personnalités féministes françaises de toutes les générations. Ce projet est une continuation d’un travail initié en 1981 sur différentes communautés féministes, en collaboration avec Suzanne Lacy et Susan Hiller. Ce projet expérimental a pour but d’examiner six générations de féministes en France et de comparer leur travail et leurs positionnements féministe, social et politique.

France et Mali
En savoir plusRaphaël Grisey & Bouba Touré, France et Mali
Projet : Digitalisation des archives photographiques de Bouba Touré
Les artistes
Raphaël Grisey est né en 1979 en France. Il vit et travaille entre Berlin et Trondheim en Norvège. Bouba Touré est né au Mali en 1948 et décédé en France en janvier 2022. Les œuvres vidéo, éditoriales et photographiques de Raphaël Grisey rassemblent ou produisent des récits sur la politique du souvenir, la migration ou l’architecture. Bouba Touré était un chercheur photographique. Il a fait ses études à l’Université de Vincennes et a été projectionniste aux cinémas 14 Juillet et L’Entrepôt à Paris. Photographe depuis les années 70, il a documenté la vie et les combats des travailleurs migrants et des paysans en France et Mali. Touré était l’un des co-fondateurs de la coopérative Somandiki Coura, en 1977. Il a publié en 2015 le livre Notre case est à Saint Denis. Depuis les années 1980, Touré a exposé ses œuvres et animé des rencontres dans divers associations, foyers et, plus récemment, au sein d’institutions artistiques. Depuis 2006, Touré et Grisey travaillaient ensemble à des projets collaboratifs actuellement intitulés Sowing Somankidi Coura, a Generative Archive (« semer Somankidi Coura, une archive génératrice »). Cette collaboration a donné lieu à des ateliers, des films et des productions théâtrales, notamment avec la compagnie Kaddu Yaraax en 2017 et 2019, ainsi qu’à des publications et des écrits, notamment Sowing Somankidi Coura, a Generative Archive (2017, Archives Book).
Le projet
Ce projet de résidence revient sur la collaboration de longue date du duo d’artistes et chercheurs Raphaël Grisey et Bouba Touré et consiste à numériser et activer les archives photographiques de Bouba Touré. Raphaël Grisey va ainsi indexer ces archives, qui seront ensuite complétées par des partenaires invités à interpréter et affiner cette indexation et à proposer des angles de recherche et de nouvelles contributions. La production finale consistera à produire une œuvre sonore à partir d’interviews, sous des formats inattendus, qui accompagnera les photographies de Bouba Touré.